On a longtemps fabulé alors que nous louions régulièrement notre appartement - le pitch : un décor inchangé, des tranches de vie qui s'y relaient sans que rien ne les lient. Du couple homo en mal d'enfant à la mère de famille paca venue s'encanailler, du maître de taï chi japonais à la nymphomaniaque israélienne, de l'acteur canadien en devenir aux routardes australiennes cracra et fêtardes, de la call girl thaïlandaise au couple illégitime paranoïaque, des parents mormons venus accompagner leur fils virtuose en tournée au bellâtre médiatisé, de la femme indienne en quête d'émancipation à la mama italienne toquée d'hygiène, la liste est longue. Dieu merci nous n'étions pas là pour voir ce qui se passait entre nos quatre murs mais l'imagination n'a jamais failli.
Les Duplass Brothers se sont emparés de l'idée : une chambre de motel, la 104 of course - symbole de l'Amérique profonde, de solitude, d'anonymat, de parenthèse - la même, toujours. A chaque épisode : une intrigue, un casting, un registre et un suspens renouvelés, un huis clos pesant allant du thriller au surnaturel, du drame à la comédie.