8 janv. 2018

La minute sérievore - Master of None

En quête d'une série drôle, tout en finesse et en légèreté pour bien démarrer l'année, c'est notre amie Julia (Les Joies de Julia) qui nous a mis l'eau à la bouche en  assurant avec l'enthousiasme qu'on lui connaît : "Aziz Ansari a frappé un grand coup avec la saison 2 de Master of None, qui s’impose comme la meilleure saison de l’année toutes séries confondues, avec sa succession d’épisodes tous plus cultes les uns que les autres".

Banco, on a foncé. On s'en délecte et on fait durer le plaisir, merci Julia !


Cette comédie US est la première série écrite, produite et jouée par le comique Aziz Ansari. Il nous embarque dans les errements et les questionnements existentiels de Dev, trentenaire new yorkais d'origine indienne. Auto-centré, obsédé par son bien-être et sérieusement affecté par le syndrôme FOMO / Fear of Missing out - peur obsessionnelle de passer à côté de quelques chose de bien, ce petit bonhomme ambitieux, et parfois agaçant nous séduit par sa bonne humeur communicative et sa drôlerie chronique. Cinéphile, il se complaît à ramener chaque événement de sa petite existence à une scène culte du cinéma. Et dès que les sentiments deviennent un peu trop pesants, il change de sujet pour en général parler bonne bouffe ("Une vie sans pâtes ? Impossible", tiens ça nous rappelle quelqu'un, Floflo si tu nous lis...). Car ça mange beaucoup dans Master of None, ça boit aussi pas mal de coups dans des bars branchés où tout le monde va bien.


Chaque épisode se présente dans un format de 30 minutes dédié à une thématique de la vie  quotidienne dans un New York cosmopolite, dans un milieu aisé, un poil raciste (Dev, comédien en devenir reste souvent cantonné à des rôles d'indiens de service "avec accent si possible" à son plus grand agacement). Les parents sont de la partie (cela dit en passant ce sont les vrais parents de Aziz qui jouent leur propre rôle), les grand-parents aussi, il est également question d'enfants, de sexe, de relations humaines, de la condition féminine, mais aussi de la fragilité masculine, de rencards ratés, du célibat, de la vie à deux et d'amitié encore et toujours (les meilleurs amis de Dev forment un trio très attachant : Arnold le géant - dandy romantique totalement à côté de la plaque, Brian, l'ami asiatique - monsieur parfait et Denise la copine butch black brute de décoffrage). La question des minorités est omniprésente. Paradoxalement on apprend qu'Aziz Ansari est le comédien préféré de..... Donald Trump.  De quoi semer quelques graines même dans l'un des esprits les plus retors de la planète ? 

On y a aussi retrouvé notre chère Taystee de Orange is the new black dans le rôle de l'agent artistique de Dev,  Claire Danes de Homeland dans le rôle de la femme de pouvoir adultère à qui Dev finit par succomber et Bobby Cannavale de Boardwalk Empire et Vinyl en partenaire de programme télévisé culinaire à succès.

On a aimé la bienveillance de cette série, la célébration du quotidien et de l'individualisme à tout prix - mal de notre époque - l'insouciance et le bonne dose d'auto-dérision qui caractérisent Master of None. La bande son est également redoutable. Voilà une série pour se faire du bien, un peu comme une intra-veineuse de comfort food pour vaincre la grisaille. Un petit extrait c'est cadeau pour attendre jusqu'à ce soir !


(Photos : Netflix)

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