25 févr. 2016

Reco lecture : Titus n'aimait pas Bérénice

Le bonheur, c'est simple comme un feu de cheminée, même virtuel, un toit et et un bon bouquin


Aujourd'hui, séance de lecture et de rattrapage ! Pour celles et ceux qui l'auraient raté, Titus n'aimait pas Bérénice est sorti il y a déjà un bon moment, il a même reçu le Prix Médicis 2015... Autant dire que je suis très en retard.

Une femme, la narratrice, est abandonnée par l'homme qu'elle aime. Ce dernier la quitte pour retrouver son épouse légitime. Pour surmonter "colère, déréliction et catatonie", elle se plonge dans la lecture de Racine et tout particulièrement de Bérénice, établissant un parallèle entre l'histoire malheureuse de l'héroïne tragique et la sienne. Si Titus la quitte, c'est parce qu'il place la raison d'état (ici, l'épouse légitime et les enfants) au-dessus de son amour et donc, ne l'aime pas... En parallèle, la narratrice va fouiller dans la vie de Racine pour tenter de comprendre le cheminement de l'auteur qui abandonna le théâtre pour devenir historiographe de Louis XIV (quittant encore une fois une passion peut-être coupable pour la raison d'état) avant de retrouver, in fine, le jansénisme de son enfance.

Nathalie Azoulai nous plonge dans l'univers du théâtre du XVIIème siècle, les comédiennes un peu courtisanes, les amis (Boileau, La Fontaine), les rivaux (Molière, Corneille), et donne une furieuse envie de redécouvrir les classiques (si on nous avait dit ça au lycée !). Le talent de l'auteure, c'est de transmettre, sans jamais nous écraser, l'érudition des hommes de cette époque, leur soif de connaissance, leur exigence intellectuelle, leur passion pour la langue... et prouver au passage que leurs œuvres, malgré les siècles passés, peuvent encore nous toucher. Ce livre est à la fois brillant et consolant. Et pour tous ceux qui se sentiraient un peu en manque de repères, de colonne vertébrale, il fait un bien fou !

Pour écouter Nathalie Azoulai en parler, ça se passe ici et .

Titus n'aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai, éditions P.O.L., 17,90 € chez votre libraire




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